jeudi 4 septembre 2008

Les ploucs







Maintenant que l’on est plus à vélo, ils en profitent pour faire de la randonnée. Je suis d’accord, mais de tout de même avec un minimum d’équipement. Mais non, ils sont bornés et font tout en « crocs » et en sandales. On aurait pu acheter des chaussures !


Et imaginez-vous donc que les 2 ploucs se sont mis dans la tête de faire la randonnée « aquatique » du canyon de Zion. C’est simple, il faut remonter une rivière à contre-courant et redescendre ensuite. Mais attention hein ! On a parfois de l’eau jusqu’aux cuisses. Et la garde-chasse l’a dit « sandals are not good » et elle nous a recommandé de louer de l’équipement. Évidemment, les 2 ploucs ont déclinés l’offre. Ils ont préféré sécuriser leurs couvre-pieds avec des « tie-wraps ». Ridicule !


Et pour redescendre, le grand plouc s’est tout simplement laissé porté par le courant. Il était le seul évidemment. L’eau était froide. J’en ai marre de leurs plans de nègres !


Pour couronner le tout, on s’amuse à prendre des photos de moi avec les animaux sauvages maintenant. Un petit suisse ça peut aller, mais j’ai échappé de justesse à un kidnapping par une marmotte des montagnes ! Elle a failli m’amener dans son trou.

Heureusement que je suis de bonne humeur dernièrement. En effet, j’ai pu admirer sur le Hollywood boulevard, l’étoile de mon chanteur préféré : Lionel Richie. Seuls les plus cultivés sauront de qui je parle. Des photos de collections qui s’ajoutent maintenant dans mon album personnel.
Bijou

vendredi 4 juillet 2008

La fin




Après une nuit au bord de la mer à Santa Cruz, nous arrivons dans San Francisco. Notre hôtel est bien situé au centre-ville et on ne prendra la voiture que pour se rendre à l’aéroport, le dernier jour. Ce périple sur 4 roues nous a tout de même permis de visiter des lieux où l’on aurait pas pu se rendre à vélo en si peu de temps. Et ayant vu une portion de la route sur laquelle on aurait dû rouler, ça ne me dérange pas du tout ! Un endroit bien connu de San Francisco est la fameuse prison fédérale infranchissable d’Alcatraz, située sur la minuscule île du même nom. Notre première prison vue de près et même de très près pour Bijou.





On visite la ville tranquilement, on sillonne les quartiers. Pas de gros événement à part Alcatraz.







On retourne à la maison bientôt. Le voyage est terminé maintenant. On va retrouver la famille et les amis avec grande joie, ce moment que je visualise depuis le tout début, comme une récompense. On l'a fait ce périple et je m'en ennuie déjà. Nous avons des milliers de photos en poche, mais surtout, des milliers de souvenirs, de sourires, d'odeurs et un sentiment général de bonheur.

Marie-Bri

samedi 14 juin 2008

Les États-Unis

Arrivés à Los Angeles, nous prenons possession d’une Dodge caliber noire dans laquelle les vélos entrent avec soulagement. Pour la deuxième étape, nous nous rendons à l’hôtel située dans le centre-ville, quartier petit Tokyo. Cette citée a un centre-ville compact et modeste et très pauvre. Les « pousseux » de paniers d’épicerie remplis de cochonneries sont très représentés.




On fait le tour des quartiers populaires : Beverly Hills, Santa Monica, Hollywood etc. Nous visitons aussi les routes sinueuses dans la montagne. C’est difficile de croire que des gens ont pu se construire ici. On n’a vu aucune vedette. Les quartiers sont assez résidentiels. Je m’attendais à plus de décadence et de gratte-ciel. La réalité c’est que 99% de la population sont des gens ordinaires qui vivent une vie ordinaire.

Ensuite, en route vers la dite décadence : Las Vegas. On roule donc dans des paysages arides vers le Nevada.




Nous allons voir KÀ, du cirque du soleil et on couche dans le mégaplex où se déroule le spectacle. En fait, c’est tellement gros que la première soirée, on n’a pas réussi à en sortir. Il y a des restaurants, des boutiques, des machines à sous et j’en passe.






Nous mettons le cap sur la route des canyons en Arizona et en Utah: le grand, Bryce et Zion.






Notre préféré s’avérera Bryce, pour les couleurs et le relief.








Le Grand canyon est grandiose et nous l’avons apprécié d’en haut en différents points de vue.






Nous avons fait une randonnée particulière dans Zion les 2 pieds dans l’eau pour plusieurs kilomètres, une expérience hors des sentiers battus si on peut dire.




Retour à Las Vegas pour compléter notre tour du chapeau cirque du soleil. Nous assistons donc à Ô et Zumanity et nous avons cette fois le temps de visiter un peu d’autres bâtiments et casinos.

À cet endroit, on enregistre les températures les plus chaudes au monde et le point le plus bas (288 pieds en dessous du niveau de la mer) des Etats-Unis. Nous sommes à Death Valley en Californie : paysages arides, palette de couleur subtile dans les montagnes érodées et lacs asséchés dont il ne reste que des plaques de sel. Le GPS nous indiquera un 42 degré dépourvu d’humidité.






Plus au Nord, nous passons par une vallée bordée par les sommets encore enneigés de la Sierra Nevada.




Cinquième et dernier parc national sur notre trajet : Yosemite. De grosses plaques de neiges recouvrent encore les parties les plus hautes. Des chutes d’eau au débit imposant sont visibles en plusieurs endroits.









On fait notre dernière nuit de camping à la sortie du parc et au matin, on se dirige vers San Francisco.

Marie-Bri

jeudi 12 juin 2008

Grande barrière de corail



Nous arrivons à Cairns en soirée. La ville est petite et le climat tropical. C’est humide et les arbres sont fournis. Le lendemain, un minibus vient nous chercher à l’hôtel, ensuite 2 heures de petit bateau avant d’arriver sur le gros bateau, celui où nous passerons 3 jours et 2 nuits. François craignant le mal de mer, nous sommes bien armés avec 2 sortes de pilules.


Je suis assez stressée et j’ai même pensé à annuler dans les derniers jours. Notre groupe de six comprend : James (Anglais ), Daniëlle (Hollande), Ruben (Espagne) et Daphné (Canada). Ruben est tellement anxieux qu’il n’a pas dormi de la nuit et il pose plein de questions. Je lui passe volontiers le flambeau de « la personne stressée » et je me trouve soudainement pas si pire. Notre instructeur est un Japonais contemporain des îles d’Okinawa.


Aussitôt arrivés, on exécute notre première plonge. J’essaie de ne pas trop penser et ça se passe très bien. En tout, on fait 9 plongées et on va jusqu’à 18 mètres de profondeur. La première dans la journée a lieu à 6h00 du matin pour le lever du soleil. Après les 4 premières, on est maintenant certifié et on va à l’eau en équipe de 2, donc François et moi en essayant de ne pas se perdre sous l’eau.


Nous avons observés : des requins de récifs, des raies, des tortues de mer, d’énormes poissons, Nemo et j’en passe… La vie sur le bateau est bien organisées, les repas sont généreux et l’équipage compétent. Nous sommes certainement une trentaine de personnes.

Bijou ayant échoué son examen médical de plongée (son pelage ne pourrait pas résister à toute cette pression sous l’eau), nous lui trouvons un petit scaphandre adapté. Il peut alors participer à un film sous-marin et demeurer photogénique.


Nous avons ensuite une journée de promenade à Cairns et ensuite c’est le grand départ pour la Californie, dernière destination à l'horaire.

Marie-Bri

mardi 10 juin 2008

Brisbane

Notre long séjour à Brisbane passe rapidement. Nous avons beaucoup de trucs à faire par rapport au cours de plongée pour que ce soit réalisable avec notre horaire : examen médical, achats, lecture du livre, etc. On réussit à planifier les 2 jours plus théoriques à Brisbane et 3 jours sur un bateau à la grande barrière de corail.

Après la pratique en piscine, je me sens plus ou moins à l’aise. Dépendre d’un équipement à ce point pour réaliser une activité me laisse anxieuse. On va même pratiquer certaines choses à la piscine municipale (en passant, ce sont des piscines extérieures chauffée et c’est plein de gens qui viennent religieusement faire leurs longueurs ).

Brisbane est une grande ville australienne animée qui n’est pas au bord de la mer. Ça monte et descend partout avec une rivière qui serpente le tout et je m’y perds.
C’est ici que nous effectuons quelques achats souvenirs. François fait provision de T-shirt. On achète un boomerang, on en fait l’essai, on manque de toucher une voiture. On se poste un didgeridoo, cet instrument de musique aborigène fait d’une longue branche de bois creuse. Il y a une technique spéciale pour souffler dedans et ça donne un bruit vibratoire de basse tonalité, genre ruine-babine.

Et évidemment, on organise un peu la prochaine partie du trajet en Californie. Le 22 mai, on prend l’avion avec un petit sac seulement, vers Cairns. On laisse les vélos et d’autres bagages en consignes à Brisbane.

Marie-Bri

Les Australiens

Les Australiens fumeurs utilisent du tabac en vrac qu’ils roulent en petite cigarette mince et ls n’oublient pas de mettre un petit filtre.

Les écoliers portent tous un costume assez élaboré. Jupe ou robe pour les filles, pantalon ou short pour les garçons, le tout assorti d’un chapeau genre « Gilligan » pour protéger du soleil. Là où ça se corse, c’est au niveau des accessoires…le nœud papillon, la petite cravate, le collet. Les élèves masculins du secondaire (ou collège ?) ont un veston à épaulettes, parfois aux couleurs grotesques avec de grosses rayures et l’effigie de l’école, un bermuda avec des bas longs aux genoux et l’horreur, un chapeau de paille colonialiste ceinturé d’un ruban. L’habit idéal pour faire disjoncter un ado, qu’il se rebelle et décroche de l’institution. J’aime bien les uniformes en tout genre, mais il y a certaines limites…


En général en Australie, il fait bon vivre. Les gens semblent avoir trouvé un équilibre entre l’exercice, le travail, les loisirs et la famille. On voit beaucoup de gens faire du jogging à toutes heures. Le kick-boxing en plein air a aussi la cote. En groupe ou avec son entraîneur personnel, on met les gants et on boxe. Partout le long de la mer, les gens font du surf. Pas juste les beaux bronzés musclés. Il y a aussi les bedonnants et les grisonnants. Pour aller faire du surf à vélo, il existe un support bien conçu pour transporter la planche.

Sur les routes, il y a des panneaux publicitaires tous les 5 kilomètres pour être sûr que les gens qui vont s’endormir ne le feront pas en conduisant. Voici quelques slogans :

Stop, Revive, survive.
Microsleep can kill.
Yawning ? Stop now.


Les australiens voyagent donc en avion dans leurs pays, mais surtout à l’extérieur. Le premier voyage d’un Australien est souvent Londres, pas l’Angleterre, Londres. Ensuite, Bali en Indonésie est très populaire et vient après le Vietnam, la Thaîlande, l’Asie du Sud-Est.
Marie-Bri

Le deuil

Ça me prendra quelques jours à m’en remettre. Regarder l’équipement de vélo et retenir mes larmes… L’Australie était difficile sous certains aspects et ma motivation demeurait l’objectif du 10000 km. Sans ce but à atteindre, je me sens inutile. À quoi sert ce voyage maintenant ? Visiter l’Australie ? La Californie ? Je ne vois pas le rapport. J’étais cycliste moi, pas une simple touriste. J’étais très fière de ça. Échec, sentiment d’échec. Je me sens coupable de ne pas avoir tout fait pour continuer à vélo. Mais la réalité, c’est que ça aurait coûter une beurrée pour pouvoir continuer sur 2 roues et énormément d’énergie pour gérer les tracas encourus par le fait de se retrouver à un moment avec 3 vélos pour 2 personnes humaines. Je me sens coupable aussi d’avoir été tannée à certain moment, comme si je ne réalisais pas l’honneur que j’avais de parcourir ce trajet à vélo.

Je suis casse-pied et d’humeur rasoir pour quelques jours. Même Bij, de nature soupe-au-lait et rabat-joie, a peine à m’endurer. Et puis ça passe tranquillement, j’avale le morceau et je reçois du soutien de ma famille, les seuls à qui j’ai osé en parler.

Je me réveille. Il n’y a aucune honte à VISITER l’Australie ou la Californie et c’est une chance, un privilège que j’ai de pouvoir être ici et la VÉRITABLE honte, ce serait de ne pas en profiter au MAXIMUM. Je ne suis ni cycliste, ni touriste, je suis un être humain comme les autres. Cette expérience que je vis, elle est extraordinaire et restera gravée à jamais, peu importe le moyen de transport emprunté.

Rien n’arrive pour rien. Je préfère que ça arrive en Australie qu’en Asie. Et pour la Californie, on songeait à peut-être louer une voiture de toute façon. Et dieu merci, je suis vivante, nous sommes vivants et pas d’accident important.

Le voyage jusqu’ à Brisbane se passe très bien. La portion de train nous coûte seulement 30 $, rabais de fête des mères. Nous sommes seuls dans notre wagon pour ce trajet de nuit. L’hôtel réservé est près de la station de train et notre chambre est disponible tout de suite à notre arrivée à 8 heures du matin ! On mérite bien un peu de repos après tout ce stress.

Marie-Bri

Le 10 mai 2008






Pour sortir de Sydney, on prend le train jusqu’à New Castle, sixième ville d’importance en Australie. Les prochains jours sont paisibles. Plusieurs parcs nationaux dont un avec des dunes incroyables et des traversiers à prendre tous les jours.


Le 10 mai 2008, lever usuel dans une cabine de camping, écoute des nouvelles internationales à la télévision et départ sous le soleil. Jusqu’ici rien d’anormal. Trois cent mètres après le départ, accident mineur pour François qui s’étale de tout son long dans l’accotement qui était heureusement large cette fois. On repart. De mon côté, une curieuse vibration m’inquiète. Depuis hier, lorsque je roule lentement, ma roue avant se met à vibrer un peu. Nous avons conclut que la roue avant était fausse. Les rayons doivent être désaxés et il faudrait un petit ajustement par un mécano.

Ce matin, par contre, il me semble que ça a franchement empiré. Pas le choix, on doit ajuster aujourd’hui. Surtout qu’au moins la moitié du trajet du jour est sur une route de gravelle. LA boutique de vélo de cette ville de 15000 habitants est de l’autre côté du pont. On revient sur nos traces, ce que l’on fait très rarement.

Arrivés à la petite boutique, on explique notre problème et le monsieur inspecte ma roue avant. Oui, un peu légèrement fausse, mais sans plus. Je lui réexplique les symptômes de mon vélo. Il s’accroupi. « Oh well ! Bad news for you guys ! ». Son doigt pointe le cadre du vélo, au niveau de la branche diagonale.


Choc, nous sommes en choc. Il y a une énorme fissure dans le cadre du vélo qui fait plus de la moitié de la circonférence du cadre à cet endroit. Le métal a tellement travaillé qu’il est légèrement plié et fissuré. Dangereux, fatal, cette bicyclette n’est plus en état de rouler. Mon « bécycle » a ni plus ni moins une fracture de la colonne vertébrale si ça peut vous donner une idée de la gravité de la chose.

Choc, nous sommes en choc. Hier encore je roulais à 45 km/h en descendant des côtes. J’étais assise sur une bombe…Je ravale mes larmes. Rapidement on doit penser solutions de rechanges. Voici les scénarios :

On achète un vélo correct de 650$ dans cette boutique qui ferme dans 1h30 et qui est fermée demain car on est samedi. On s’organise ensuite pour se débarrasser de mon vélo : vidange ou poste ou traîner seulement les pièces.
Le mécano nous indique une boutique où ils réparent des trucs en aluminium tout près. C’est fermé. On attend jusqu’à lundi en priant pour qu’ils puissent réparer le vélo.
On arrête ça ici, à Forster, province de New South Wales, en Australie, un 10 mai 2008, à 850 km de notre objectif et on rentre à Brisbane en transport en commun ou en louant une voiture, en espérant que ce soit possible de trimbaler des vélos en plus.

Le scénario numéro un est éliminé rapidement. Ça serait précipité comme achat. Il faudrait remonter quelques pièces sur mon vélo. On perdrait une journée sur notre horaire chargé…on pourrait faire avec. Néanmoins, je ne pourrais pas me contenter de laisser ce vélo dans un conteneur anonyme, question de sentimentalité. De plus, même si le cadre est fini, les autres pièces sont toutes bonnes, certaines sont neuves et aussi, elles peuvent toutes être posées sur le vélo de François.

Ce cadre de vélo est-il garanti ? S’il l’est, on la perdra en le réparant. Et franchement, les chances qu’il puisse être réparé lundi sont minces et de toute façon, notre horaire sera tellement escamoté qu’il faudra faire une partie en transport en commun.

À date le scénario numéro 3 est comme une fatalité : game over. Deux évidences en ce 10 mai 2008 à midi trente : on couche dans cette ville ce soir et on a besoin de plusieurs heures d’inter net pour planifier les prochains jours.

Dans les heures qui suivent les éléments suivants nous aident à peaufiner notre plan.

Deux compagnies d’autobus viennent à Forster une fois par jour. Il en coûte de 5 à 50 $ pour y mettre les vélos.
Le train fait un arrêt dans une ville à 200 km d’ici. Il faut réserver des places pour les vélos et les mettre, semi-démontés, dans des boîtes.
Aucune location de voiture possible à Forster. Même dans les villes près d’ici, il faudrait retourner la voiture dans la même ville, mais nous, on fait un aller-simple à Brisbane.
Il est impossible de poster un simple cadre de vélo par la poste conventionnelle, les dimensions excèdent ce qui est permis.

Au début, on avait plein de possibilités et au fil des heures, un seul choix s’avérera finalement le bon. Une combinaison de bus-train et voilà, téléphone par ci et par là et tout est réservé. Mais, ce n’est pas fini. On doit réserver notre hôtel à Brisbane pour ne pas errer dans la ville avec un cadavre de bicyclette en arrivant. De plus, François ayant plus d’un rêve dans son sac, met un cours de plongée à l’horaire. Puisque l’on a 10 jours à Brisbane, on aura du temps pour ça.

Marie-Bri