jeudi 24 avril 2008

On veut juste camper tranquillement...






Après une bonne journée, on arrive à Napier, ville réputée pour son architecture art-déco et son soleil à l’année longue. « Vous avez une réservation ? ». Le camping est complet…genre pas de place pour nous. Euh…on a juste une tente deux places. Après vérification au téléphone, il nous annonce qu’il y a un autre camping dans 10 km et ils pourraient nous recevoir. C’est quoi l’affaire ! Je ne me mettrai quand même pas à réserver avant d’aller au camping ! Sur la route, tous les motels, hôtels et compagnie sont « no vacancy ». Je ne savais pas que les Kiwis fêtaient Pâques au camping.

À l’accueil, la dame nous dit qu’il y a un match de cricket en ville, Angleterre contre NZ, match de pratique semble-t-il. Ah bon ! C’est donc ça le branle-bas de combat. On se fait d’ailleurs dévisager dans la cuisine du camping parce que 3 ados, supporteurs de l’équipe d’Angleterre, apprécieraient qu’on retire nos polars à l’effigie de la NZ.




Le lendemain, on se planifie une journée de congé. On flâne en ville et on ira coucher au camping nature dans 30 km. Napier est une jolie ville de bord de mer avec plages sablonneuses, soleil, petites terrasses et maisons art-déco de riches avec vue sur l’eau.






On se renseigne à l’information touristique pour être certain que la route qui traverse le parc national de Uruwera est cyclable avec des vélos de « touring » chargés de bagages. C’est qu’elle est non-pavée cette route et on y arrive bientôt, alors mieux vaut être au courant tout de suite si c’est un chemin de 4X4 à éviter. Il semblerait que c’est correct et que beaucoup de gens y vont en bicyclette.




En fin de journée, on se lance sur notre petit trajet qui s’avère être extrêmement montagneux finalement ! Au total, on fait 50 km ce jour, pas tout à fait ce qui était prévu. L’emplacement de camp est magnifique. Une bande de terre sépare deux lacs avec des cygnes noirs. Au loin, dans les collines, on peut voir des champs cultivés et des vaches. Une dizaine de personnes vont profiter de ce site de camp.








On y rencontre deux Israéliennes qui voyagent en faisant du pouce et le surveillant du camp, Ryan. On partage un dessert et quelques bières. Les Israéliennes devaient aller à Wairoa ce soir, la prochaine ville. Comme elles ne font que du camping clandestin, la fille qui les conduisaient leur a dit que le dernier endroit où elles devaient coucher ce soir, c’était Wairoa, car c’est très dangereux et spécialement la nuit. Ça y est, ça recommence, ça m’angoisse. Et Ryan en remet, disant que c’est en effet très peu sécuritaire et bla,bla,bla. Quel est le problème ? Il y a des gangs qui se chicanent apparemment. Même en couchant dans un camping désigné, il faut s’assurer que toutes nos choses sont barrées et en sûreté.

Même s’il charge un peu cher ces temps-ci (32 sous la minute), j’accepte de payer Bijou en échange d’une séance de psychothérapie à la sauce charlatan. Bijou me rassure tout de même en m’affirmant que la majorité des gens qui parlent de cette ville n’y sont probablement pas allés dans les 10 dernières années et parlent à travers leur chapeau. De plus, selon ses informations confidentielles d’ex-agent secret, la NZ est l’un des 3 pays les plus sécuritaires au monde.

Marie-Bri

On passe à l'Est






Le début de la « Rimutaka trail » est parfait. Chemin de gravelle pépère, paysages magnifiques de forêts, bosquets de mûres et passage dans des tunnels. En effet, cette route était empruntée par le train autrefois et les longs tunnels sont restés.




À un certain moment, ça commence à se gâter : grosse roches, petit passage à flanc de colline…C’est devenue une route de vélo de montagne carrément, très inadéquate pour 2 vélos de cyclotourismes. On en sort un peu irrités, se disant qu’on a peut-être parlé à un gars en manie, qui ne voit pas la réalité sur 2 roues.






Un peu avant d’arriver au camping, je fonce dans un terre-plein de béton et quelques kilomètres plus loin, 2ième crevaison pour François. Le pneu arrière est maintenant lisse et complètement fini. Il faudra en acheter un autre. Fin de semaine de Pâques, camping bondé, une seule table de pique-nique pour tout le monde…quelle journée ! François passe tout de même une bonne heure à réajuster mon vélo suite aux dégâts causés par l’accident mineur.

Rendus à cette ville, on pourrait toujours changer nos plans et passer par le centre de l’île, mais on maintient le cap vers la côte Est. On roule dans des champs un peu jaunis avec des milliers de moutons qui broutent. On apprend qu’il n’a pas plut depuis des mois et c’est la sécheresse. On s’offre le luxe de sortir le poêle le midi et de se faire une petite soupe pour se réchauffer. C’est que le soleil n’est pas tellement au rendez-vous.








À Dannevirke, le proprio du camping nous transmet le message que la côte Est, c’est dangereux, il y a des gens qui se font attaquer et bla,bla,bla…C’est bon papi, on va faire attention. Il est sûrement parano puisqu’il barre même les toilettes de son camping en tout temps. Quand c’est rendu que tu as besoin d’une clé pour aller aux toilettes d’un camping après avoir passé 2 barrières de sécurité et abouti dans un vallon… Mais tout de même, une graine d’insécurité est semée.

Marie-Bri

Le commentaire de Bijou

Je ne vois pas le rapport de cette rivalité entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Les deux pays sont complètement différents. Enfin, à l’avant du vélo, je me suis bien rendu compte que les paysages ne sont pas du tout les mêmes.

Bon d’accords, côté anthropologie, ils ont chacun des genres d’indiens natifs qui étaient là avant que les européens ne débarquent. Mais nous aussi de toute façon. Les aborigènes d’Australie ont la peau plus foncée et une mâchoire proéminente. Les Maoris de NZ n’ont pas le même visage du tout, même si les mensurations du reste du corps sont similaires. Ils ont un nez plat et ressemblent aux Hawaiiens. Allure de guerriers.

J’ai tout de même observé que dans les deux endroits, les gens se promènent pieds-nus n’importe où : épicerie, centre d’achat, resto, en conduisant aussi. C’est ridicule ! En plus, ils appellent un vélo un « push-bike » parce qu’en comparaison avec un « motorbike » eh bien, il faut pousser sur les pédales pour que ça avance. Évidemment oui !

Et quelle idée aussi de prendre le même drapeau ! Enfin…ils ne diffèrent que par une seule étoile. Vive l’originalité ! C’est ridicule !

Et les kiwis ? Eh bien j’en ai pas vu des tonnes figurez-vous ! Et ils ne sont pas moins chers que chez nous. Je parle des fruits évidemment. Parce que c’est aussi le nom que l’on donne aux habitants de la Nouvelle-Zélande et en plus c’est le nom d’un oiseau. Parlant d’oiseau, il y en a un qui a failli me « picosser » sauvagement dans un camping…et les 2 drôles s’amusaient à me prendre en photo !

Cliquez sur le lien suivant pour voir la scène et les autres superbes photos où je figure :
http://picasaweb.google.ca/fxdion/PhotoBijou?authkey=Iif_KgFyKmY

Bijou

dimanche 13 avril 2008

Wellington



Une véritable ville au creux d’une petite baie, entourée de montagnes. C’est beau, moderne et propre. Je suis ravie de trouver un restaurant thaï express et je mangerai un « phad thaï » pour souper durant les 2 prochains jours.

Notre hôtel comprend un lit et une douche juste pour nous, de vraies serviettes blanches, une bouilloire…que de luxe ! Ça fait du bien de se sentir un être humain. Nous avons accès à internet à la chambre : 15$ pour 24 heures. C’est un « deal » croyez-moi, comparé à l’habituel 2$ pour 10 à 15 min. Malheureusement, la connection est trop « poche » pour que je puisse mettre des photos sur le blog…que de retard. On se met quand même à jour dans nos messages et on peut parler avec les gens sur MSN.


Nous sommes au centre-ville, près de la rue Cuba, où il y a plein de cafés et restos. Ça grouille de vie et c’est bien contrastant avec les villages du Sud. On croise des asiatiques qui parlent chinois ou japonais, des hommes d’affaires en vestons cravates, de jeunes filles en jupes bien mises et des prostituées peu ragoutantes. L’architecture moderne alterne avec de vieilles maisons ayant probablement appartenue à des pêcheurs jadis.


Un jour de repos et on reprend la route. On prend la route 2 en se disant qu’il y aura moins de trafic que la 1, qui est LA route principale. La saison des mûres est réellement arrivée et de fréquents arrêts aux bosquets ponctuent cette journée. On déniche une piste cyclable de gravelle fine qui longe la rivière.


Nous aboutissons à Upper Hutt, dans un camping au propriétaire sympathique. Comme d’habitude, on se fait parler d’une AUTRE route que celle qu’on avait choisie après avoir discuté et rediscuté. Il nous conseille donc de passer par la côte Est, c’est magnifique. En quittant cette ville, on peut même emprunter une piste cyclable qui passe dans la forêt, évitant ainsi tout le trafic. Et il y a ce parc national avec une route ….de gravelle pour le franchir. Semble-t-il que ça passe très bien, oui, oui, même en vélo avec des pneus pas trop gros. En tous cas, lui, s’il était plus en forme, c’est ce qu’il ferait.

Ambivalence. C’est que cette route implique que l’on ne passe pas par le centre. Et au centre il y a le parc national de Tongariro (région volcanique) avec la fameuse randonnée d’un jour si belle et si populaire. On prend la décision de se rendre jusqu’à Rotorua et de louer une voiture de là pour aller visiter la région du centre.

Location de voiture…on avait eu une mauvaise expérience à Perth. Genre se rendre à l’aéroport à vélo au péril de ta vie et te faire dire que la seule cambuse disponible c’est 300$ pour 3 jours et c’est la voiture la plus minuscule et économique ! Un coup d’œil rapide dans les brochures de NZ nous permet de constater qu’il y a des voitures à partir de 19$ par jour. Bien sûr, c’est de la publicité, mais tout de même. Le proprio du camping nous aide à effectuer un petit appel téléphonique à Rotorua et le prix de la location pourrait être 55$ par jour. De plus, il croît sincèrement que l’on peut avoir moins cher sur place.

Au moins, on a une petite idée de ce dans quoi on s’embarque et on prend la route à la recherche de cette « trail » dont il nous a parlé.

Marie-Bri

samedi 12 avril 2008

En passant par St-Arnaud


Nous revoici dans les montagnes à se faufiler en suivant la « Buller gorge ». Le panorama est très joli. Tel que recommandé par Lucy, nous faisons un arrêt au camping nature de Lyell.
On arrive assez tôt pour pouvoir se promener dans le sentier qui mène à un ancien cimetière. Bain à la rivière, puis, ramassage du bois. Ce soir-là, on boit notre thé près du feu que l’on s’est fait. Nous sommes loin de la civilisation, aucune lumière en vue. On peut admirer le ciel rempli d’étoiles. On se rappelle le camping clandestin en Australie où on avait aussi observé la croix du Sud pour la première fois ou bien le Laos, où il n’y avait pas d’électricité et comment il aurait été facile de bien voir les étoiles.


En route vers St-Arnaud, les montagnes sont parfois recouvertes de milliers de moutons. J’adore ces paysages où l’on voit loin devant les hautes montagnes. Le camping nature est au pied d’un lac et entouré de montagnes.
On décide de prendre congé de vélo le lendemain pour profiter des environs. On monte le mont St-Arnaud. Superbe !


C’est dans les deux prochains jours qu’on se rend compte de notre « congé » empoisonné. On a des raideurs comme si on n’avait jamais fait de sport de notre vie. On constate que ce ne sont sûrement pas les mêmes muscles qui travaillent. Rendu à Nelson, j’ai peine à me mouvoir au camping. Les gens doivent penser que c’est ma première randonnée de vélo. Descendre la petite côte de la cuisine à la tente est une terrible épreuve.


On prend un jour de « vrai » repos cette fois à Nelson. C’est tout de même la première grosse ville que l’on voit en NZ : 50 000 âmes. C’est au bord de la mer. On profite de la plage. On va au centre-ville par une piste cyclable qui longe la côte. Il y a de vieilles maisons aux allures anglaises et des modernes aussi, juchées dans les flancs de la colline.


Et on repart. Petite baignade dans une rivière limpide au passage.
Aussitôt sorti de l’eau, on est assaillis par les « sandflies ». Il paraît qu’il y en a très peu sur l’île du Nord…bonne nouvelle.
Le campement est établi à Havelock capitale mondiale de la moule verte peut-on lire sur l’affiche d’un des seul établissements encore ouvert. À 17h30, tout est fermé au village. On mangera donc les pâtes que l’on se garde en cas de sécurité (au cas où on coucherait dans le bois ou dans un camping nature imprévu).


Le lendemain, on roule sur la Queen Charlotte drive. Une route très belle sur la côte avec vue panoramique sur les îles du Nord.
Au détour d’une courbe, on peut voir de petites criques turquoise avec des bateaux accostés.
On arrive ensuite au traversier qui nous mène sur l’île du Nord. La première heure nous offre des paysages époustouflants. Des péninsules qui vont se fondre dans la mer. Des plages privées sur des terrains d’une verdure riche qui contraste avec la forêt autour.


Je survole le guide pour vérifier où on arrivera dans la ville de Wellington. On va faire une escale d’au moins une journée. Par la suite les choses se compliquent…Sur l’île du Sud, c’était facile, tout le monde passe préférentiellement par la côte Ouest. Par contre, il y a plusieurs possibilités de chemins que l’on peut prendre sur l’île du Nord. Il va falloir faire un peu de planification de trajet.

Marie-Bri

Coastal highway






Cette route près de la mer est magnifique. Nous avons de la belle température. La mer est agitée et des nuées de gouttelettes demeurent en suspension dans l’air. Nous faisons la connaissance de Lucy, une écossaise d’origine. Lors d’un voyage de vélo de 6 mois en NZ l’an passé, elle est tombée en amour avec le pays et elle est revenue y vivre depuis peu.


La côte maritime est façonnée par le vent et l’eau. Arrêt touristique aux « pancakes rocks ». Ce sont des formations rocheuses qui ressemblent à des piles de crêpes.


Le camping de Punakaiki est situé en bordure d’une plage. Aucun baigneur à l’horizon sauf François qui ne peut s’empêcher de faire trempette dans ce jaccuzi géant pendant que je parlotte avec Lucy. En fin de soirée, on va prendre une bière dans un petit pub. La bière noire est délicieuse, elle a un goût de café, on dirait.


Durant les prochains jours, on fera le même trajet que Lucy. On discute voyage de vélo. Elle semble contente de voir qu’on ne se prend pas trop au sérieux en constatant la présence du troisième membre de l’équipe : Bijou. Quelques fois, les cyclistes ne font que parler du kilométrage qu’ils font et autres trucs compétitifs, nous dit-elle. Elle nous donne des infos pratiques sur le reste du trajet jusqu’à la fin de l’île du Sud : les beaux campings, les endroits intéressants, les cafés…Après recalcul, on se rend compte que l’on avait surestimé l’itinéraire d’environ 400km ! On pourra donc s’attarder un peu dans le Nord de l’île du Sud.


Marie-Bri