mercredi 28 mai 2008

Entre les villes



Dans les prochains jours le guide nous annonce que leur trajet passe dans les montagnes, dans des coins reculés et avec des portions de routes de gravelle par-dessus le marché. Pas besoin de vous dire que je n’en ai pas du tout envie. D’autant plus qu’il fait passablement froid et l’idée du « bush camping » me déplaît grandement dans ces conditions.

Quand on était en Chine, on se disait : « si au moins on pouvait interroger les gens pour savoir comment est cette route (bétonnée, asphalte, bossue..) ». Eh bien, même ici, en anglais, pas moyen d’avoir les informations que l’on veut. Il faut comprendre les gens. En voiture, ce n’est pas la même interprétation du relief de la route. Aussi, quand ça fait 5 ans que tu n’es pas passé par là, tu ne peux pas savoir si la route a changée. On n’avait pas pensé à tout ça.

On coupe donc la montagne, mais ça implique des chemins avec plus de voitures qui vont vite. Néanmoins, François ne se lasse pas de faire confiance à notre appareil GPS. Il repère donc de petites routes qui vont dans la bonne direction.
L’ennui c’est qu’on se retrouve bientôt sur des routes de bois, parfois ensablées ou même carrément des routes pour accéder aux pylônes électriques très peu entretenues. Le genre d’événement qui fait bien rire, après-coup.

C’est tout de même un coin de l’Australie assez reculé. On roule donc de bleds en bleds. D’autres pistes cyclables nous facilitent la vie par moments.
On se retrouve moins près de la côte, dans des forêts d’eucalyptus où on essaie de repérer des koalas. Des nuages de fumées et mêmes parfois de petits feux dans les bois nous inquiètent. Après conversation avec les gens, nous apprenons qu’ils préfèrent brûler les forêts sous contrôle en cette période afin d’éviter les énormes feux naturels impromptus. Bijou voulait qu’on alerte la police, ils auraient bien ri de nous !

De très beaux paysages s’offrent à nous.
Évidemment, les points de vue sur la mer sont fascinants.
François ne peut pas se contenter de regarder, il faut absolument qu’il se baigne afin d’avoir l’impression qu’il a BIEN profité de l’endroit.


Il y a aussi beaucoup de lacs très près de la mer, parfois séparés par une mince et fragile bande de terre.
Le chemin est plus difficile que nous aurions imaginé. Une montagne russe constante avec des montées courtes, mais abruptes où l’on redescend aussitôt, peu ou pas d’accotement et des voitures pressées.

On rencontre un seul cycliste, John, un anglais fraîchement arrivé en Australie.

Marie-Bri

lundi 19 mai 2008

Départ



Le mardi, nous prenons le train pour sortir de Melbourne. Par la suite, un tout petit traversier rapide nous conduit à Phillip island. C’est une petite île réputée pour ses pingouins. En effet, chaque soir vers 18h00, les pingouins reviennent vers la plage devant des hordes de touristes assis dans des estrades prenant des photos. Nous n’avons pas mis cette activité sur notre programme.


Le camping est équipé d’une cuisine…extérieure. C’est qu’il fait franchement froid dehors. Peut-être un 10 degré, avec humidité, le genre de température où il fait bon être dans la maison. François se trouve tout à coup téméraire d’avoir posté son polar lorsque nous étions à Melbourne.

Le lendemain beau soleil, mais tout de même frais en matinée. Nous traversons l’île en passant par une réserve de koalas et nous avons la chance d’en observer un dans un arbre juste à côté de la piste cyclable. Ensuite arrêt dans une boutique de jeux de patience, une chocolaterie…la journée continue d’avancer et nous on ne va pas trop vite !


En fait, en Australie, c’est l’automne. Donc le soleil se couche vers 17h30 et se lève vers 6h30. La température monte tranquillement le jour jusqu’à 18-20 degrés, mais vers 15h00, lorsque le soleil se met à descendre, la température va chuter rapidement et les nuits sont vers les 10 degrés. On doit donc s’adapter.


On trouve une superbe piste cyclable le long de la côte, encore une fois, une ancienne voie de chemin de fer convertie. La dernière portion est sur une petite route sur la crête, passant dans des parcs nationaux avec le coucher du soleil au loin.


Marie-Bri

mardi 13 mai 2008

Melbourne



Une crevaison à l’aéroport nous empêche de quitter les lieux à vélo. Je suis très fière d’avoir ajouté à mon bagage de connaissance l’opération « je répare ma crevaison en patchant la trippe ». Quelle chance ! Il y en a environ 3 sur la dernière chambre à air de rechange qu’il nous restait. De quoi mettre en pratique mes nouvelles acquisitions. Il reste que, malgré toute ma minutie ça fuit quand même. Conclusion : une crevaison à l’aéroport nous empêche de quitter les lieux à vélo.

Comme nous n’avons réservé aucun hôtel, on prend un taxi jusqu’au camping où on est certain de s’en tirer en bas de 100$ la nuit. Après une bonne nuit sous nos matelas dégonflant, on se loue une cabine. On constate aussi que les nuits sont assez fraîches, genre 8 degrés. Nos voisins arrière de cabine sont Hugo et Maude, 2 québécois qui travaillent en Australie depuis 9 mois à la cueillette des fruits. On partage agréablement quelques jours avec eux.


Melbourne centre-ville. Objectif : acheter des « trippes » de vélo, trouver des cartes ou des in formations pour aller en vélo à Sydney et ultimement à Brisbane. Nous arrivons au giga centre d’informations touristiques. La première question que le préposé nous demande est : « How did you like New Zealand ? ». Eh oui, comme 2 clowns, nous arborons nos polars à l’effigie de la Nouvelle-Zélande. Un rouge pour moi et un bleu pour François. Quel beau couple de touristes ! Je me ferai ensuite aborder sur la rue par un pur étranger qui veut des informations sur la NZ.


Nous découvrons le guide « lonely planet cycling australia » dans lequel se trouve plusieurs randonnées à vélo plus ou moins longues dans le pays…dont un trajet de 31 jours entre Melbourne et Sydney qui suit à peu près la mer. Bingo ! Exactement ce que nous cherchions ! Dans les villages rencontrés sur la route, le livre nous mentionne s’il y a des endroits où loger, épicerie, boutique de vélo…etc. La planification est faite. Bonne chose.


La population de Melbourne est d’environ 3,5 millions d’habitants contre environ 4 millions à Sydney. Encore une fois, beaucoup d’asiatiques dans les rues. On va au restaurant chinois et on commande les mêmes plats que l’on mangeait en Chine, sauf qu’au lieu de nous coûter 3 dollars…la facture est de 30$ ! La ville est animée et dynamique. Il y a un service de tramway qui semble efficace. Il fait bon vivre. Le quartier de St Kilda est bondé de petits cafés et pâtisseries. On ne s’y attarde pas beaucoup, car on doit prendre la route. Nous sommes des cyclistes après tout.



Marie-Bri

Derniere semaine NZ



Le beau temps revenu, nous reprenons la route pour la dernière semaine. Bijou, refusant de croire jusque là que les kiwis poussent en Nouvelle-Zélande, doit s’avouer vaincu. Nous passons en effet plusieurs plantations de ce fruit velu. Nous longeons la côte à quelques reprises et on se permet même une journée de congé à Waihi Beach. Disons que l’eau est un peu fraîche pour une baignade sans soleil, alors on fait plutôt de la promenade à pied.
Nous constatons qu’à plusieurs endroits, l’ancien chemin de fer a été remplacé par une piste cyclable de terre battue qui s’avère (cette fois) très adaptée pour nous.

On découvre 2 nouveaux fruits. Les feiojas viennent d’Amérique du Sud et ont un goût de goyave, banane, melon, pêche…délicieux. Ils sont verts et gros comme une prune, la chair est un peu comme la goyave. Le « kiwi berry » est un kiwi vert sans pelure, de la taille d’un raisin. Il est très sucré et contient énormément de fibre. On doit se limiter à 5 par jour semble-t-il, si on ne veut pas avoir mal à l’estomac.

Le vélo de François est maintenant dû pour une cure de rajeunissement : remplacement de la cassette arrière, de la chaîne et de la poignée avant qui effectue le changement des grosses vitesses et le freinage. La première boutique de vélo que l’on rencontre possède tous les éléments et nous fait ça tout de suite.

Après discussion entre les membres de l’équipe, notre conclusion sur le vélo en NZ est la suivante : parfait sur l’île du Sud, mais pour rouler sur l’île du Nord, il faut vraiment vouloir. C’est le problème des petits pays, peu de routes et des accotements inconstants. En plus, à la mode occidentale, les gens roulent vite et passent très près de nous. C’est une épreuve de vigilance constante. Peut-être a-t-on pris un chemin plus difficile que les autres cyclistes qui font l’île du Nord ? Peut-être est-on biaisés parce que ça fait longtemps qu’on est sur la route et la tolérance diminue ?


Après que le trajet cyclable désigné nous ait fait passer sur l’accotement de l’autoroute à trois voies…on rentre en train à Auckland pour les derniers 30 km. Direction le Quadrant, un appartement-hôtel, formule populaire par ici, que l’on s’est loué pour 3 jours.


Auckland possède un centre-ville compact, une grande tour au centre, des espaces verts et beaucoup d’asiatiques. Les rues montent et descendent sans cesse. C’est propre, multiculturel et on en profite pour se reposer. Nous allons nous promener au mont Eden. C’est un ancien volcan et le cratère central est maintenant gazonné. D’en haut, on peut voir toute la ville et d’autre petites montagnes vertes qui sont aussi de vieux pics volcaniques. Le genre de chose que l’on ne voit dans aucune autre grande ville du monde. C’est ce jour là que la batterie de l’appareil photo n’a pas été replacée dans sa fente après son rechargement usuel. Bref, pas de souvenirs tangibles, seulement des images en mémoires humaines.

À l’aéroport d’Auckland, les gens de notre compagnie aérienne nous font tourner en bourrique. C’est que les employés et le superviseur au comptoir ne sont pas au courant qu’ils vendent des boîtes pour les vélos. Nous, on le sait. C’est que c’est assez important de les trouver, car ils refusent d’embarquer nos bicyclettes si elles ne sont pas dans des boîtes et on part dans 2 heures. Après quelques «we appologize », on effectue la transaction de 50 $ contre les dits contenants de cartons qui sont toujours disponible au comptoir arrière de chez Qantas. Ouf ! Maintenant, go to Melbourne.

Marie-Bri

mercredi 7 mai 2008

Tongariro



Arrivés dans les environs, le paysage est magnifique. Cette grosse montagne dans les nuages est assise sur un tapis de plantes : les couleurs claires comme le vert et le jaune contrastent avec les roses et bruns plus sombres. Notre objectif est de procéder demain à une randonnée spectaculaire dans un décor volcanique : le « tongariro one day crossing ». Or, les nuages d’aujourd’hui seront ceux de demain et de cette semaine nous apprend-t-on. Résultat, le service de navette entre le début et la fin du chemin n’opérera pas demain, le sentier étant peu recommandable par temps venteux et pluvieux.


Le lendemain effectivement, il pleut et on est déjà dans les nuages. En montant plus haut, on risque seulement de ne rien voir. La température…nous n’avions pas pensé à cette limite de la nature. D’ailleurs, on ne regarde jamais les prévisions météo. Et quand on se regarde les pieds…c’est vrai que les « crocs » et les sandales s’avèrent peu appropriés pour une randonnée dans un sentier de roches volcaniques mouillée.


Au centre d’informations, on trouve le livre officiel des sites de tournage du « Seigneur des anneaux ». Bonne nouvelle, on se situe en plein dans une zone où plusieurs scènes ont été filmées. L’équipe de Peter Jackson est d’ailleurs demeurée plusieurs semaines au château du village. On part à la chasse aux images. Il faut avouer que le décor se prête parfaitement aux scènes de mondes imaginaires.


Un peu de voiture en fin de journée nous conduit au Lac Taupo.
Nous optons pour le camping luxueux avec piscines thermales. Le lendemain, nous effectuons un retour tranquille vers Rotorua. La pluie et les nuages étant toujours actif, nous décidons de louer une cabine à notre camping fétiche. La cabine est équipée d’une cuisinette, une toilette, un lit, table et chaises. Presque tous les campings louent des cabines plus ou moins aménagées et quand ce n’est pas trop cher on en profite. De plus, il est devenu évident que nos matelas de sol « bought in China, made in China » dégonflent complètement durant la nuit.

Marie-Bri

lundi 5 mai 2008

Rotorua et les environs







Première constatation : une odeur de souffre flotte dans l’air. Deuxième constatation : de la fumée sort de la terre. Nous sommes à Rotorua, une des villes située dans la région volcanique active de l’île du Nord. C’est ici que nous mettons notre plan à exécution. Location d’une voiture pour trois jours, congé de vélo bien mérité. À l’épicerie, on rempli le panier de plein de bonnes choses. On abuse étant donné qu’on peut tout mettre dans le coffre de la voiture, c’est tout de même plus spacieux qu’une bicyclette.

Le camping semble à première vue normale. Or, des sources d’eau chaude provenant des profondeurs de la terre sont à proximité. On se prend un site de tente « chauffé » ! C'est-à-dire qu’à cet endroit la terre est assez chaude pour qu’on le ressente. Expérience agréable, mais température un peu trop en haut des normales de la tente pour nous. Les matelas de sol étaient humides le lendemain.

Deux bains d’eau thermale sont disponibles pour les campeurs. Au bord du lac, des sources chaudes se mêlent à l’eau fraîche du lac, faisant même bouillir la vase par endroits.



Il y a un four à vapeur volcanique où l’on peut faire cuire des aliments.


C’est le camping le plus intéressant qu’on a vu à date, vraiment, des trucs inédits !

Le lendemain, on part vers le parc national du mont Tongariro. Journée nuageuse, on file à près de 100 km/h dans une bagnole. Ça va vite en voiture, on n’a pas le temps de voir les subtilités du paysage. Après 30 minutes, juste quand j’allais m’endormir, on arrête pour une première visite : Wai-o-tapu.





C’est un endroit d’activité volcanique importante avec des grottes créées par la destruction des roches par la chaleur, des bassins d’eau bouillante aux couleurs étranges, de la fumée sulfureuse et d’étranges formations rocheuses. Impressionnant !












Marie-Bri