dimanche 2 décembre 2007

Le 30 novembre










Nous avons traversé une frontière qui sépare 2 mondes. Nous sommes au Laos. En direction des douanes, nous avons passé 2 autres couples de cyclistes. Une Lituanienne et un allemand qui sont en route depuis 3 ans en passant par l’europe de l’est et l’Iran etc. Elle nous a dit qu’ils étaient fatigués et souhaitaient rentrer au bercail après la Thaïlande. Ils sont en Chine depuis environ 1 an et ce fut le pire pays pour eux. On a aussi rencontré 2 français qui ont fait 1000 km à pied et se sont par la suite achetés des vélos sur lesquels ils ont attaché les sacs à dos et ils continuent la route jusqu’au Vietnam.

Passage aux douanes sans anicroches.






La route nous offre plusieurs villages en spectacles. C'est-à-dire des cabanes de bois ou de pailles sur pilotis.






Dans quelques villages, des maisons d’apparence coloniale très jolies.






On arrive au village où il y a du logement, des « guests houses » dont Rein nous avait informés l’existence. On en voit 2. On visite la première. François vit un choc en voyant une pièce comportant un lit double avec minuscule fenêtre à volets, fin de la description. Somme toute propre, avec toilette turque dans la cour arrière et seau d’eau non-chaude prêt pour se laver. On avait vu pire, mais il ne s’attendait pas à ça. D’accord, on visite la deuxième. Elle ouvre la porte de la garde-robe et surprise ! Mais c’est une chambre.

On décide de se risquer plus loin. Mais il est tard, on a déjà fait 80 km et l’idée de camper ne me plaît guère. Je suis en terrain assez inconnu. Bijou nous dit qu’il y a des léopards et des mines antipersonnelles selon ses sources secrètes ce qui n’aide pas à me rassurer. On arrête à un magasin de provisions : de l’eau, des œufs, des gaufrettes, du jus de noix de coco. On se retrouve dans l’univers des sourds-muets pour communiquer. Je prends volontiers l’aide de la calculatrice. On arrive finalement dans un village où il y a du logement. Petite chambre dans une maison coloniale sommaire, mais propre avec trône turc. François abdique.

Je vais me laver à la salle d’eau au premier étage. Pas de lumière, pas d’interrupteur. Des petits crochets avec 6 paires de petites culottes d’allure « j’ai vécu » qui ne m’appartiennent pas. Des poubelles avec de l’eau dedans et un petit récipient qui ressemble à une casserole en plastique. La dame nous avait gentiment offert un thermos d’eau bouillie quand je lui ai mimé le mot douche, ça c’est un signe qu’il n’y a pas d’eau chaude. Je l’ai donc amené avec moi. Après 15 minutes, je retourne en haut et François s’étonne que je ne sois pas encore lavée. C’est que j’ai fait 15 aller retour entre la salle d’eau et les autres pièces, cherchant la dame pour avoir des instructions. C’est bien de l’eau qu’il y a là-dedans ? C’est que je ne vois pas le fond du baril moi. Je reviens donc en bas avec une lampe de poche et un teneur de lampe de poche.

On va souper au boui-boui d’à côté. Un bol de nouilles genre ramen de luxe avec œuf semi-cuit. Le même genre que François a mangé à son dernier souper pré-gastro. Traumatisme alimentaire majeur. J’ai donc 2 portions pour moi et je laisse l’œuf noyé dans le fond du bol discrètement. On utilise le poêle de camping pour la première fois sur la véranda de béton de l’auberge pour se faire des œufs à la coque bien cuits.



À 18h00, la lumière fut et à 21h00 c’était fini. On est dans un pays communiste. Ce matin, brume froide dans ce village qui me fait regretter d’avoir posté mes gants chauds. Des gens vont chercher de l’eau avec des seaux et d’autres font des feux pour se réchauffer. Peu de fruits au petit marché du village.



On prend la route et la brume se dissipe peu à peu. L’air est pur et le ciel est bleu sur le pays Lao. Les enfants se pressent à la porte des cabanes pour nous saluer. Tant de beaux sourires !

Ce soir nous dormons dans une ville de 250 000 habitants et il n’y a pas l’eau courante le jour et les lampadaires ne sont pas allumés le soir. Vraiment, on est ailleurs. L’architecture des maisons est très différente aussi. Il y a une office du tourisme et on choisit notre souper sur un menu anglais. Internet est disponible ! Je me rends sur notre blog que je n’ai pas vu depuis Pékin. C'est-à-dire que l’on pouvait envoyer nos messages, mais on ne pouvait jamais voir le résultat final tel que vous le voyez . On se rend compte que les photos de Xichang n’y sont pas. La connection est tellement lente que c’est pas aujourd’hui qu’on va pouvoir les ajouter. Peut-être à Luang Prabang. Prochaine grosse ville dans 3 jours. À l’horaire cette semaine : la fête nationale du Laos et le 80ieme anniversaire du roi Lao.

Marie-Bri