dimanche 25 novembre 2007

Dans ce bled perdu...









J'ai rencontre 2 couples de cyclistes qui ne se connaissaient pas. Deux hollandais qui font des voyages de velo depuis 20 ans et une bresilienne et un argentin d'origine qui vivent maintenant a Paris. Nous avons soupe ensemble dans une gargote. On a termine la soiree a prendre bonne note des infos sur le Laos que Rein? (excuse-moi l'ortographe incertain!) avait en sa possession, dans le petit salon de notre chambre deluxe a 2 pieces et demi. Il semblerait que l'on va croiser des cyclistes au Laos, car il y a peu de routes principales et cela semble populaire. Ce fut ultra-agreable et ca m'a donne plein d'energie pour cette nouvelle section du voyage.

Francois reprend vie et on a annule l'evacuation d'urgence avec le jet prive de Jean Charest.

On a visite le jardin botanique de Menglun qui est extremement paisible, mais aussi gigantesque. Les coups de coeur: ramasser des pamplemousses et des caramboles qui sont tombes des arbres, se faire une balle de caoutchouc avec la seve de l'arbre a latex, savourer un fruit de la passion avec une petite cuillere et du sucre.

Demain, nous reprenons la route tropicale.

Marie-Bri

vendredi 23 novembre 2007














Le 23 novembre

Cela fait plus de trois mois que l’on est parti. Les derniers jours ont été magnifiques. Rouler dans la forêt tropicale, les bananiers ou les théiers. Température chaude et humide mais tout à fait supportable.

Nous sommes passés de la route parfaite à la route la plus désastreuse que l’on avait connue à date. La première était asphaltée, peu passante, bordée de grands arbres tropicaux, nous étions escortés par le bruit des oiseaux…La deuxième dans la grosse roche avec de la boue qui glisse, escortés par le bruit des camions qui grondent pour monter ou descendre la côte. On allait d’ailleurs à la même vitesse qu’eux finalement.
C’était assez éprouvant. Des routes comme ça, j’en souhaite à personne.

Et le fameux parc d’éléphant, quelle bonne blague ! On passe par une route où l’on aperçoit en bas des enclos à éléphants. Super ! On pourra sûrement faire une balade. On retourne sur nos pas. Il n’y a pas vraiment d’entrée, c’est un chemin de terre. On arrive en bas, un homme et un policier nous voient et nous font signe de remonter. Ah bon ! Ce doit être en construction. On continue notre chemin. Pas tellement plus loin, LE parc d’éléphants est indiqué. On se pointe vers l’entrée. On se fait prendre en photo comme si c’était nous les éléphants ! On pensait coucher là, mais la chambre proposée (et pour 65$) était tellement sale qu’on a préféré faire seulement une visite. Mais voilà, il est tard et les bus de touristes partent. On a pas vu l'animal en question et on se demande s'ils n'etaient pas deja dans l 'enclos par hasard? Attrappe-touristes?

Actuellement, Francois subit une gastro-enterite tropicale que je souhaite ne pas avoir attrapee. Je met donc le blog a jour dans un cafe internet sur un clavier sans accents malheureusement. De plus, il y a un probleme pour mettre les photos, alors je vais peaufiner ca plus tard. Lorsque Francois ira mieux, nous visiterons le jardin botanique et nous continuerons notre route. Nous sommes a moins de 200 km duLaos. Il y a une fissure dans la roue arriere de Francois... On ne sait pas depuis quand c'est la. J'ai decouvert cela en enlevant les centimetres de boue sur les velos. L'unique "shop" a velo du bled ne peut pas nous aider. Nous aurons peut-etre plus de chance dans la prochaine ville un peu plus grosse. Pour l'instant, on peut toujours rouler, c'est ce qui compte.

Marie-Bri




Le 19 novembre

Nous sommes à Pu’er. Un endroit reconnu pour son thé. C’est comme un début de vacances pour nous. On a « lousser » l’horaire de façon significative afin de pouvoir visiter les trucs intéressants que l’on va rencontrer sur notre route à travers le Xishuangbanna sans être pressés par le temps. C’est qu’on a tout de même du kilométrage à faire.


Donc hier, nous avons échoué à Yuanjiang. Arrivé à un croisement de rues importantes, on s’arrête. On repaire des minibus bondés qui vont vers la droite. Parfait, on prend vers la gauche pour trouver la station de bus. On a l’intention de faire le prochain 250km qui monte sur une route très sinueuse en transport motorisé. Il y a une belle autoroute dans cette région qui nous évitera le phénomène « tape-cul ». Rendus là, on s’informe à l’attroupement près de nous s’il y a des bus pour Pu’er ou Simao. Miraculeusement, 2 filles qui parlent un anglais débrouillé nous proposent de nous aider. Elles nous conduisent à la grosse station de bus et prennent les informations pour nous. Après 15 minutes de délibérations avec le troupeau : on ne peut pas demain matin avec les vélos parce qu’il y aura trop de monde, aujourd’hui ça ne va pas jusqu’à la ville où on veut aller et bla,bla,bla…On se retrouve finalement à acheter un billet pour un bus qui part dans 2 minutes vers un bled 80km plus loin. Ça fera toujours ça de gagné, on sauve déjà une journée de vélo et on verra à l’autre ville. En plus, on sera déjà à la station de bus, ce qui nous évitera de la chercher.

Il se trouve que c’est un petit bus sans valise pour les bagages. On monte dans un gros escabeau et on se dépêche d’attacher les vélos…sur le toit. Le chauffeur réchauffe la place du chauffeur et on ne voit pas une lueur d’intention de venir nous aider dans ses yeux. Les cordes nous pètent dans les mains quand on sert trop fort ! Quel beau voyage nous ferons. Et on ne trouve pas les 2 autres attaches élastiques que nous avons avec nous. Ça ne ferait pas de mal il me semble de les attacher un peu plus. Bon, on part. Heureusement la route monte, alors on ne va pas trop vite. Chaque cliquetis anormal nous fait imaginer nos vélos partant au vent et allant s’écraser sur le chemin. « As-tu fait plusieurs nœuds toi, Marie ? ». Pas de réponse. Je me suis dépêchée et non, merde, je n’ai fait qu’un nœud sur la seule corde qui est restée intacte au toucher. Au bout d’une heure de prières et de « pas trop vite là ! » adressés au chauffeur, on arrive à Mojiang, tous sains et saufs.

Ce midi, on est à la gare d’autobus et on attend avec nos vélos. Le bus arrive, les paysans empilent leurs sacs de graines de je-ne-sais-quoi dans les valises du bus et hop ! Plus de place pour les vélos. Super ! On se fait rembourser notre billet et on nous dit d’attendre jusqu’à 13h00. Pas de problème. À 13h00, on ne voit pas l’ombre d’un bus qui pourrait nous emmener et il y a autant de gens avec des sacs de graines. François prend alors les choses en mains. Cinq minutes plus tard, il revient et il a trouvé quelqu’un pour nous emmener à Pu’er. Évidemment pas au même prix, mais peu importe. On se retrouve donc dans une camionnette avec 2 jeunes dames. On met les vélos dedans et 2h30 plus tard, après avoir passé par de majestueux paysages du Yunnan, nous voici à destination.


Il fait chaud, il y a des palmiers et il nous reste moins de 500km avant d’arriver au Laos. Que c’est beau tout ça ! Ce soir, on mange du « hotpot » avec bouillon au poulet NON-ÉPICÉ, ce qui nous réconcilie avec ce plat traditionnel. On s’est promené juste assez pour voir une partie de la vieille ville qui est particulièrement typique. Est-ce en construction, démolition ou putréfaction ? De minuscules maisons de bois avec des toits en tuiles et des mauvaises herbes qui poussent dessus. On dirait que ça fait une semaine qu’on a pas fait de vélo, mais on en a fait hier. Et ça continue demain.

Marie-Bri

Les chinois





Les chinois sont curieux. Genre que tu te crois seul, dans un lieu en apparence désert, arrêté pour casser la croûte quand une dame sort d’une cabane et viens manger sa poire de l’autre côté de la rue. À ce moment, tu sais qu’elle va tranquillement venir la manger sur ton côté de rue, puis plus près de toi, puis bien à côté de toi en te jasant ça en chinois. Et un curieux en attire toujours d’autres. Les gens de l’usine de briques d’en face en profite donc pour venir prendre une « ixième » pause bien à côté de nous.

Les chinois sont très gentils. J’aimerais qu’ils aient compris combien j’ai apprécié de me sentir bienvenue dans des bleds perdus où ça n’a tellement rien coûté que j’ai l’impression qu’ils m’ont fait à manger comme si j’étais de la famille. Que me permettre d’utiliser leur machine à laver et faire sécher mes vêtements sur le toit, ça m’a rendu franchement heureuse. Que me donner ces fruits verts au passage que je n’avais jamais goûtés ou me faire découvrir la canne à sucre, ça n’a pas de prix. Cet homme qui a surveillé nos vélos jusqu’à ce qu’on revienne pour 0.5 yuans même s’il ne restait que ça dans le stationnement, ça m’a fait vraiment plaisir de lui donner 10 yuans de pourboire même si pour une canadienne ce n’est pas grand-chose. Un autre est parti de son champ lorsqu’il nous a vus arrêter pour « luncher ». À ce moment, on se dit : voilà un autre curieux qui s’est trouvé un prétexte pour venir faire la pause à côté de nous. Le voici donc qui entre dans sa cabane pour en ressortir avec un thermos d’eau bouillie ! Milles merci, on s’est fait un petit thé qui m’a permis de ne pas avoir froid ce dîner-là. Nous lui avons donné une orange, une pomme et une « snickers » pour lui montrer qu’on appréciait son geste.













Le 17 novembre

Aujourd’hui nous avons fait la rencontre de Karine et Samvit. Ils quittent Shanghai et vont vivre en Inde. Ils prennent 3 mois pour faire le trajet jusqu’en Thaïlande où ils prendront l’avion pour l’Inde. Le plus impressionnant c’est le bolide dans lequel ils se baladent : une moto avec « sidecar ». Comme dans les films, genre « carnets de voyage ». On a bavardé un peu , car en plus, ils parlent français. Ça a fait notre journée, je peux vous le dire.

Il commence à faire chaud et il me semble qu’une odeur de plante tropicale flotte dans les airs. Je me promène en « shorts » ce soir, c’est donc que l’été revient. Pour 20 sous, on s’achète un gros bâton de canne à sucre pour dessert.

On croise des femmes avec des foulards à carreaux aux couleurs plutôt fluo qui reviennent de travailler au champ. Hier, dans le petit hôtel où on logeait, il y avait plein de femmes d’une minorité quelconque avec des foulards rose pétant sur la tête. Bijou a pris une photo en secret.

Ce soir, une douche chaude avec « fantastic water pressure » pour faire changement du mince filet tiède d’hier. On était tellement sales en plus.

Côté de l’équipement, on a jamais campé en Chine et on ne campera probablement pas. Premièrement, il n’y a pas de camping comme on savait mais aussi chaque parcelle de terre semble occupée. Depuis 2 jours, on monte la tente (sans le double toit) sur le lit de l’hôtel pour se protéger des maringouins.

On prévoit entrer au Laos le 1er décembre. On va peut-être faire un petit bout en bus. C’est à voir demain. Ça nous donnerait plus de temps pour visiter les trucs sur la route comme le plus gros jardin botanique de Chine.

Marie-Bri

Les cyclistes









En réalité, on a rencontré très peu de cyclistes. J’en ai vu 4 à Qufu qui passaient dans la rue. À Kunming, on a rencontré un allemand qui revenait du Tibet. On a croisé un groupe de 20 cyclistes chinois. On a sûrement mal compris l’anglais approximatif de celui à qui on a parlé à Pingdi. Le groupe serait en cavale depuis octobre 2006, pour un périple de 5 ans qui va les mener jusqu’à Paris, avec leur professeur de peinture.
Good luck to you ! Leurs bicyclettes sont dépourvues de vitesses et ils leur faut pousser le vélo pour monter les côtes.
On a aussi vu un groupe organisé de chinois qui semblaient faire leurs étirement avant de partir pour une balade à vélo.
Le 14 novembre

Nous avons posté 11 kilos de vêtements, sacoches et autres pacotilles que nous avons achetées ici. Un autre record battu. J’ai donc posté mes combines, mes souliers chinois qui puait même au travers de la boîte de carton, 2-3 trucs à saveur tibétaines qu’on traînait depuis qu’il avait neigé et du thé chinois de toute sorte. La dernière fois qu’on avait posté, c’était 7 kilos à Chengdu. On voulait s’alléger en prévision du terrain montagneux. Bye, bye shorts, sandales, camisoles ! J’ai tout de même hâte de m’en procurer d’autres. On est encore à 2000m ici, alors il fait chaud, mais ce n’est pas la canicule.

Le visa vietnamien est en poche. Il nous manque le Cambodge, mais il y a possibilité de visa électronique (on arrête pas le progrès !). Pour la Thaïlande, on a bien insisté , mais ils n’ont pas voulu nous accorder le visa de 60 jours. On peut entrer pour 30 jours sans visa et demander une extension de 30 autres jours au consulat, le tout demeurant à la discrétion de l’agent d’immigration. Ça aurait été plus agréable que ce soit déjà réglé, mais bon, il nous aurait fallu un billet d’avion indiquant que nous entrons et quittons la Thaïlande. Il se trouve que nous autre, on fait du « bécycle à pédales ».

On s’est bien reposé à Kunming. Nous avons visité le parc du temple d’or et la forêt de pierres (Shilin). Cet endroit est magnifique. De gigantesques menhirs sculptés par le temps, l’eau, le vent… On se promène dans les sentiers labyrinthiques comme dans une grotte à ciel ouvert. Le décor semble parfois irréel tellement c’est curieux.

Prochaine étape : le sud du Yunnan jusqu’au Laos. On va passer par une région qui s’appelle le Xishuangbanna. C’est une région tropicale et il y aurait un parc d’éléphants quelque part.

Marie-Bri