vendredi 23 novembre 2007





Le 19 novembre

Nous sommes à Pu’er. Un endroit reconnu pour son thé. C’est comme un début de vacances pour nous. On a « lousser » l’horaire de façon significative afin de pouvoir visiter les trucs intéressants que l’on va rencontrer sur notre route à travers le Xishuangbanna sans être pressés par le temps. C’est qu’on a tout de même du kilométrage à faire.


Donc hier, nous avons échoué à Yuanjiang. Arrivé à un croisement de rues importantes, on s’arrête. On repaire des minibus bondés qui vont vers la droite. Parfait, on prend vers la gauche pour trouver la station de bus. On a l’intention de faire le prochain 250km qui monte sur une route très sinueuse en transport motorisé. Il y a une belle autoroute dans cette région qui nous évitera le phénomène « tape-cul ». Rendus là, on s’informe à l’attroupement près de nous s’il y a des bus pour Pu’er ou Simao. Miraculeusement, 2 filles qui parlent un anglais débrouillé nous proposent de nous aider. Elles nous conduisent à la grosse station de bus et prennent les informations pour nous. Après 15 minutes de délibérations avec le troupeau : on ne peut pas demain matin avec les vélos parce qu’il y aura trop de monde, aujourd’hui ça ne va pas jusqu’à la ville où on veut aller et bla,bla,bla…On se retrouve finalement à acheter un billet pour un bus qui part dans 2 minutes vers un bled 80km plus loin. Ça fera toujours ça de gagné, on sauve déjà une journée de vélo et on verra à l’autre ville. En plus, on sera déjà à la station de bus, ce qui nous évitera de la chercher.

Il se trouve que c’est un petit bus sans valise pour les bagages. On monte dans un gros escabeau et on se dépêche d’attacher les vélos…sur le toit. Le chauffeur réchauffe la place du chauffeur et on ne voit pas une lueur d’intention de venir nous aider dans ses yeux. Les cordes nous pètent dans les mains quand on sert trop fort ! Quel beau voyage nous ferons. Et on ne trouve pas les 2 autres attaches élastiques que nous avons avec nous. Ça ne ferait pas de mal il me semble de les attacher un peu plus. Bon, on part. Heureusement la route monte, alors on ne va pas trop vite. Chaque cliquetis anormal nous fait imaginer nos vélos partant au vent et allant s’écraser sur le chemin. « As-tu fait plusieurs nœuds toi, Marie ? ». Pas de réponse. Je me suis dépêchée et non, merde, je n’ai fait qu’un nœud sur la seule corde qui est restée intacte au toucher. Au bout d’une heure de prières et de « pas trop vite là ! » adressés au chauffeur, on arrive à Mojiang, tous sains et saufs.

Ce midi, on est à la gare d’autobus et on attend avec nos vélos. Le bus arrive, les paysans empilent leurs sacs de graines de je-ne-sais-quoi dans les valises du bus et hop ! Plus de place pour les vélos. Super ! On se fait rembourser notre billet et on nous dit d’attendre jusqu’à 13h00. Pas de problème. À 13h00, on ne voit pas l’ombre d’un bus qui pourrait nous emmener et il y a autant de gens avec des sacs de graines. François prend alors les choses en mains. Cinq minutes plus tard, il revient et il a trouvé quelqu’un pour nous emmener à Pu’er. Évidemment pas au même prix, mais peu importe. On se retrouve donc dans une camionnette avec 2 jeunes dames. On met les vélos dedans et 2h30 plus tard, après avoir passé par de majestueux paysages du Yunnan, nous voici à destination.


Il fait chaud, il y a des palmiers et il nous reste moins de 500km avant d’arriver au Laos. Que c’est beau tout ça ! Ce soir, on mange du « hotpot » avec bouillon au poulet NON-ÉPICÉ, ce qui nous réconcilie avec ce plat traditionnel. On s’est promené juste assez pour voir une partie de la vieille ville qui est particulièrement typique. Est-ce en construction, démolition ou putréfaction ? De minuscules maisons de bois avec des toits en tuiles et des mauvaises herbes qui poussent dessus. On dirait que ça fait une semaine qu’on a pas fait de vélo, mais on en a fait hier. Et ça continue demain.

Marie-Bri