jeudi 27 septembre 2007






Lundi 24 septembre

Je me lève ce matin autour des montagnes à je ne sais quelle altitude dans un village dont je ne sais pas le nom.

Nous avons pris un autobus de Tianjin à Jinan. Les avions internes et le train c’était « pushi » (prononcer pou-she), ce qui veut dire non. Donc, seul option pour avancer un peu et skipper une zone moins intéressante : le bus.

Un bus comme j’en avais jamais vu. Évidemment, on a eu un extra bagage bien arnaqué mais au moins barguiné. À l’intérieur, pas de sièges. Des couchettes inclinées avec couverture et oreiller style léopard. 3 rangées de larges et 2 de hautes. Un peu d’espace pour aller à l’avant du bus entre les rangées et pas de toilettes.

J’essaie de convaincre François que l’expérience va être très cool. Un maigre « ouais » en guise de réponse. C’est sûr que les couchettes ne sont pas adaptées pour un gars de 6 pieds qui va passer 7 heures là- dedans. Au quart du trajet, le bus ayant arrêté dans tous les villages, les couchettes sont pleines, il y a 4 personnes de plus dans le bus et les individus supplémentaires sont assis sur un mini banc dans le mini-couloir.

De plus, le type évaché en dessous de François s’avère être un pueur de première. Il fume en cachette toutes les heures et au seul arrêt de plus de cinq minutes, il s’achète une grosse bière qu’il boit goulûment, seule nourriture ingérée durant le trajet qui durera finalement 9 heures. Par la suite, il pourra jeter ses mégots dedans et ronfler en viciant l’air de plus belle. L’ayant vu mettre ses billets de yuans mal pliés, en tas, dans ses bobettes, je vous confirme qu’il n’y a pas plus sale que l’argent !

Durant le film genre « tigre et dragon » qui joue dans l’autobus, on se demande bien où est la Chine plus zen. C’est pas dans les environs en tout cas.

Arrivée à 23hres à Jinan, on se couche dans le premier hôtel qu’on trouve. Le lendemain, on esquisse un plan vers Tai’an, une montagne sacrée. On a le moral un peu à terre…toute cette pollution et ce bruit sur les routes ! On choisit, une petite route qui n’a pas de numéro précis et qui passe par des villages.

Ça commence à devenir intéressant. Moins de voitures. Tranquilité, verdure, chèvres. Les chinois qui passent nous klaxonnent et nous montre le pouce vers le haut en signe de « bravo ». Ça veut dire aussi qu’ils ont du respect pour nous parce que ça monte beaucoup et on rush. C’est que la montagne sacrée, elle culmine à 1500m. Détail que je n’ai pas dit à François, car de toute façon, on ne monte pas au sommet. Ça donne tout de même une idée du paysage et de l’effort.

On s’arrête à quelques reprises pour demander si on est sur le bon chemin ou vérifier notre position sur le GPS du portable. Ça y est, la route descend. Arrivés à une jonction, on doit se rendre à l’évidence qu’il commence à faire noir. Merde. Et la jonction avec la 243 ? C’est dans 5 minutes ou dans 2 heures ? On roule 2 minutes et on remarque 2 pictogrammes chinois qui pourraient vouloir dire Hôtel. On s’arrête. Je fais le signe de l’oreiller avec les mains et il me propose de voir la chambre.

Parfait, une grande chambre propre avec 2 lits. Toilette commune (nous sommes les seuls clients !)et pas de douche. Ah bon ! Ça fera parfaitement l’affaire pour les 2 clowns québécois perdus. De plus, sa femme comprend rapidement qu’on a besoin d’un sérieux nettoyage et nous amène 2 gros thermos d’eau bouillie et une bassine. C’est déjà plus luxueux que le camping et ça fait du bien. L’eau bouillie sera aussi la base de notre repas, accompagnant nos Ramens que l’on traîne depuis 1 semaine parce que « ça pourrait nous sauver » que je répète à François. Une expression bien connue de la famille Brosseau et utilisée à toutes les sauces par Jack.

Ce matin, on poursuit notre parcours.

Marie-Bri